LA PAROLE, ce sujet qui dans les écrits bibliques est mentionné comme étant LE VERBE !
Quand l’être humain aujourd’hui en 1998 parle du Verbe, il n’entend habituellement par là que la parole humaine (des mots qui sortent de sa bouche), pourtant si faible, si insignifiante devant la majesté de l’Univers. Mais nous savons que l’évangile (selon) Saint Jean commence avec ces paroles lourdes de sens : « Au commencement était le Verbe (Le Logos), et le Verbe était en Dieu. Et le Verbe était un Dieu ».
Celui qui réfléchit sur ce début de texte, qui prend une importance telle, une importance particulière sur les autres écrits, mais si plein de sens devra se demander : à quoi exactement nous renvoie-t-on quand on place le Verbe au commencement de toutes choses ? Qu’est-ce qu’on entend par ce Verbe, ce Logos ? Quel rapport cela peut-il avoir avec la parole humaine, si faible en face de la majesté de l’Univers. Surtout lorsqu’on considère, combien notre langage s’est empli de faussetés, d’erreurs, et de mauvais sens par une quantité incroyable d’interprétations « individuelles ».
Le nom de Jean se rattache aussi à la ville d’Éphèse. Et celui qui, armé de la vision imaginative de l’histoire du monde rencontre ces paroles si pleines de sens : « Au commencement était le Verbe. Et le Verbe était en Dieu. », celui-là est toujours ramené vers l’antique temple de Diane à Éphèse. Cette énigme des premiers versets de l’évangile de Jean renvoie celui qui a atteint un certain degré d’initiation aux mystères du monde, au temple de Diane à Éphèse, aux Mystères d’Artémis. Et il lui apparaît que la révélation donnée par les Mystères d’Éphèse peut éclairer la compréhension du début de cet évangile.
Munis des indications données à nos Esprits, tournons-nous vers les secrets, les mystères du Temple de Diane à Éphèse, et jetons un coup d’œil dans ce 6° et 7° siècle avant J.-C… ou même plus tôt encore, pour voir ce qu’on s’efforçait d’atteindre dans ce lieu si sacré, si vénéré des « Anciens » (comme dit notre Ami Claude). Nous constatons alors que l’enseignement des Mystères à Éphèse concernait d’abord ce qui résonne dans la parole humaine. Nous apprenons, non pas par un exposé historique faussé par la barbarie humaine, mais bien par la chronique éthérique des pensées, accessible à la connaissance spirituelle et dans laquelle les événements de l’évolution sont consignés, nous pouvons percevoir ce qui se passait à l’intérieur des Mystères d’Éphèse, (les documents Acachiques).
Là, se dévoile à la vision comment le maître orientait d’abord son élève vers la parole humaine et comment, constamment, il l’exhortait ainsi : « Ressens dans tes propres organes ce qui se passe réellement quand tu parles ». Les processus qui se déroulent quand on parle ne peuvent être perçus par une sensibilité ordinaire car ils sont intimes et subtils. Nous considérons d’abord ce qui dans la parole est extérieur, et c’est de cet extérieur qu’on partait dans l’enseignement des Mystères d’Éphèse.
On attirait l’attention de l’élève sur la manière dont la parole résonne de la bouche humaine. On lui répétait mainte et mainte fois : « Remarques bien ce que tu ressens quand la parole résonne de tes lèvres ». Et l’élève devait percevoir comment, de la parole, quelque chose se tourne vers le haut pour prendre en soi la pensée de la tête. Et comment à nouveau quelque chose de cette même parole se dirige vers le bas pour en rendre le contenu intérieurement vivant.
On entraînait continuellement à pousser à travers le larynx ce qu’il y a de plus extérieur dans le parler et à percevoir alors dans la parole qui sort du larynx cette alternance vers le haut et vers le bas. « Je suis, je ne suis pas,… », cette assertion positive, suivie de cette assertion négative, l’élève devait les faire résonner à travers la gorge en les articulant le plus nettement possible, et observer comment il ressentait dans le « Je suis » davantage la monté et dans le « Je ne suis pas » la direction vers le bas.
Mais ensuite, l’élève était conduit vers des expériences plus intérieures encore et plus intimes : à la manière dont il pouvait percevoir que de la parole quelque chose s’élève vers la tête comme de la chaleur… et cette chaleur, ce feu saisit la pensée. Vers le bas s’écoule quelque chose comme un élément aqueux, qui s’épanche comme s’épanche dans l’être, une sécrétion glandulaire. L’Être se sert de l’air, on l’expliquait très clairement à l’élève, pour faire résonner la parole; pendant qu’il parle, cet air se transforme en l’élément le plus voisin, en feu, en chaleur, qui va chercher la pensée dans le haut de la tête pour l’amener en bas et se l’incorporer.
Ensuite, cela change : tandis que l’air est monté vers le haut, ce qui repose dans la parole descend, l’air retombe vers la bas comme une sécrétion glandulaire fluide comme l’eau. Et grâce à cela, la parole devient intérieurement sensible pour l’Être. La parole s’égoutte vers le bas comme un élément fluant.
Ainsi l’élève était introduit dans le mystère réel de la parole. Mais ce mystère se relie au mystère de l’Être qui est aujourd’hui absolument fermé à la mentalité scientifique qui place en tête de toute réflexion la plus incroyable caricature de la vérité, c’est-à-dire cette prétendue connaissance de la conservation de l’énergie et de la matière. En l’Être, la substance se transforme continuellement; elle ne reste pas. L’air qui sort par la gorge se transforme alternativement en l’élément le plus proche, plus élevé que lui, en chaleur ou feu, et à nouveau en eau : feu, eau, … feu, eau.
À Éphèse, on faisait donc remarquer à l’élève : « Pendant que tu parles, une sorte d’ondulation sort de ta bouche; feu, eau; feu, eau ». Ce n’est rien d’autre que la montée de la parole vers la pensée, et le goutte à goutte de la parole vers le sentiment. Ainsi, dans l’action de parler, la pensée et le sentiment tissent en commun la parole; de ce fait les ondes vivantes de la parole deviennent plus subtiles, passent de l’air au feu, puis se condensent en eau et ainsi de suite.
Lorsque la connaissance s’approfondit; que cette compréhension envers cette Grande Science qu’est l’Alchimie, (et je ne parle pas de l’Alchimie des éprouvettes) mais que l’on peut approcher de l’Alchimie Spirituelle, pour passer de la connaissance au « savoir » comme l’a si bien défini Ouspenski…
On arrive à la conclusion, que nous sommes honnêtement, véritablement et consciencieusement incarnés pour apprendre. Que la seul raison de notre incarnation est d’apprendre dans le service des autres. Jusqu’à quel point nous avons…, nous devons…, que c’est notre tâche primordiale D’ÉVOLUER, de se prendre en main, D’ACQUÉRIR LA MAÎTRISE DE SOI.
[Jean-Samuel G. – le 17-10-98] |