Un « flirt » avec la mort…

Réflexions et TémoignagesAnnée 1999
Un « flirt » avec la mort…
J’ai « flirté » deux fois consécutives avec la mort, et croyez moi ou pas, c’est impressionnant et rassurant à la fois, à moins qu’il ne s’agisse d’un produit de pur esprit dans un souci de survie coûte que coûte s’accrochant aux dernières molécules vivantes.

Je n’ai aucune réponse scientifique à ce sujet, je n’ai juste que mon témoignage et pourtant…

La première fois, c’était en 1965 et à cet époque X-files et les autres séries n’étaient pas encore d’actualités. Après une opération j’ai vu le fameux tunnel de lumière qui m’a valu, dans les années 70 , la risée de pas mal de gens, amis, voire même de mes parents à l’époque.

On peut constater actuellement un changement de mentalité et c’est tant mieux, car on apporte un peu plus de crédit au : « surnaturel » bien que je n’aime pas ce mot et j’ai envie de le définir plutôt comme naturel oublié ou caché par notre sacro-sainte éducation; mais attention de ne pas tomber dans le déviationnisme, la sorcellerie ou le fantastique, gardons un esprit de libre analyse « que diable »… 🙂

J’étais sur la table d’opération et je n’avais que cinq ans à l’époque. Quand soudain , je me suis réveillé et vu sur celle-ci autour des chirurgiens entrain de m’opérer, et je devais impérativement rester là impuissant de me voir charcuté.

Je sais qu’un sentiment de colère et d’impuissance se manifestèrent alors en moi à la fois, mais ne savaient s’exprimer. Je criais, mais moi seul m’entendais.

À cela, s’ajoutais comme une nouvelle conscience bien plus forte que la précédente, plus intelligente bref, plus superlative, je n’étais plus un enfant mais une conscience collective, beaucoup plus qu’un adulte, pas égoïstement un, mais plusieurs à la fois et pourtant unique, et déjà, mon pardon et la fascination de voir des hommes tenter de me sauver la vie firent place aux sentiments précédents.

Unique, mais dans un ensemble, une harmonie parfaite entourée d’une vive lumière, je sentais que j’étais là présent mais sans la lourdeur de mon corps bien lourd lui, resté là sur cet autel en sacrifice à la gloire du monde médical.

Je pouvais sentir ces deux perceptions mais la dominante était celle de légèreté comme si j’étais une essence, de l’éther prêt à s’envoler, à se dissoudre.

J’entendais les voix de mes bourreaux, mais elles semblaient étouffées par le masque de tissus qu’ils portaient sur la bouche. Les bruits étaient bien distincts, un bruit de métal, de bistouris qui tombent dans une cuvette métallique et résonnant comme un écho glacé.

Comme une odeur d’éther était également là et une sensation de froid que je décrirais comme : « froid médical, métallique » mais à contrario qui ne donne pas froid au corps puisque je n’en avais plus… Même si cela parait paradoxal, ce sont les mots que j’utiliserais pour définir cette sensation, cette perception.

Après cette curieuse vision, j’ai vu une toute petite fenêtre qui m’invitait à m’échapper et quitter ce lieu obscur, je me suis senti alors léger et volant au dessus de mon propre corps et de cette table.

Entré dans le tunnel, ma grand-mère maternelle décédée depuis quelques années était là pour m’accueillir me réconforter et surtout pour me dire: « que je devais revenir ». Revenir dans ce corps pesant que je n’avais plus envie d’habiter.

Je me suis réveillé là contraint, forcé de revenir parmi les miens et me mis à vomir, retrouvant les sensations désagréables qu’un corps humain peut vous donner. Une nausée plus forte que les lendemains qui chantent après un gueule de bois.

De nouveau, j’étais en colère contre le monde médical qui cette fois m’avais ramené dans le mien, l’admiration fit place à l’horreur bien humaine celle-ci.

Je suis toujours en train de me demander si j’ai vraiment vécu tout cela, ou si tout simplement ce « rêve éveillé » était un produit de mon imagination fertile d’enfant.

Ce que je sais avec certitude c’est que jamais au grand jamais et encore moins à cette époque, on ne parlait de tout cela, et les seules émissions télés de l’époque que l’on m’autorisait à regarder étaient Gros Nounours… On ne peut alors d’emblée parler de contamination idéologique.

[Peter B. – le 16-10-99]

 » Le Testament de Judas, par Daniel Easterman « 

« Le Testament de Judas, par Daniel Easterman »

Voici un extrait de cet ouvrage; est-ce un roman, est-ce un suspense historique ?

Chapitre 18.

Sur une table à part près du mur se trouvait une petite collection de manuscrits. Iosif se pencha et en prit un. Il le déroula soigneusement sur un coin de table libre.

« Il n’est pas difficile à déchiffrer, l’écriture est lisible. »

Jack éclaira le parchemin. L’écriture, araméenne, semblait à première vue dater du 1er siècle. L’encre, d’un noir foncé, était effacée par endroits; mais, comme l’avait dit Iosif, l’ensemble demeurait lisible.

Ni le grondement des eaux déchaînées, ni les flammes des feux les plus ardents ne me détourneront de mon Alliance avec Toi, ô mon Dieu, ni de ma foi en les Fils de la Lumière.

« Ça me rappelle quelque chose, dit Jack…
– Impossible, rétorqua Iosif, Crois-moi, j’ai cherché. Mais peut-être as-tu déjà entendu parler de Fils de la Lumière ?
– Qumrän.
– Oui, Qumrän. Il y en a d’autres comme celui-ci. Beaucoup d’autres.
– Tu insinues que ce serait un texte de Qumrän ? Ou, pour le moins, un texte essénien ?
– Lis, ne pose pas autant de questions. »

Je suis au milieu de mes ennemis, et cependant je vis dans une ville fortifiée, car tu es, Toi, ô mon Dieu, mes murs et ma forteresse. J’habite de sauvages contrées, et cependant dans mon jardin coulent des eaux qui m’abreuvent, car tu es, Toi, ô mon dieu, mon fleuve et mes cyprès, mes pins et mes cèdres.

« Regarde cette ligne : on dirait que c’est une lettre.
À son Excellence le Grand-Prêtre, le Nasri, seigneur du Sanhédrin, Joseph, puisse Dieu le guider et le faire entrer dans la Loi.
– Joseph ?
– Joseph Caiaphas. Il fut grand-prêtre pendant une très longue période, entre 18 et 36 après Jésus-Christ.
– On sait donc de quand date cette lettre.
– Tu vas voir. »

Jack regarda Iosif, Que se passait-il ? Qu’est-ce qui l’inquiétait ?

Le prophète a dit : « Le prêtre et le prophète ont erré hors du droit chemin. »

Ta lettre m’est parvenue aujourd’hui. Ton cousin Simon, le frère de mon épouse, toujours bienvenu en ma maison me l’a remise. C’est un homme juste. Demain, il partira une fois encore pour Jérusalem, comme le lui a ordonné le procurateur .

Jack hésita,

« Je ne suis plus sûr du nom. Valerius, peut-être ?
– Valerius Gratus, approuva Iosif.
– On connaît ses dates ?
– De 16 à 26 de notre ère. Ponce Pilate lui a succédé.
– C’est de plus en plus précis, Iosif, Si ce texte est essénien, il est à peu près unique. Aucun texte du Qumräm ne comporte de nom ou de date.
– En effet. Mais, comme tu le vois, ce n’est pas un document interne. C’est une lettre adressée à Joseph Calphas, à lui remettre par l’intermédiaire de son cousin Simon. L’auteur tient à se faire comprendre, c’est essentiel pour lui. Continue… »

Nous avons prié ensembles pendant plus d’une heure, et demandé au Seigneur de nous guider. Car nous vivons en des jours de peur. La venue du Messie est annoncée, et la Ville sainte et son peuple ont un cruel besoin de sagesse et de vérité. Beaucoup m’écartent de la Loi, et l’on peut craindre que la main du Seigneur ne s’abatte lourdement sur eux, et cause leur destruction, comme Elle a réduit en cendres les génération précédentes. Ne crains pas, cousin Caiaphas, car, si tu honores Son Alliance comme Elle est honorée par les Nozrim, le Seigneur sera avec toi. « Les Nozrim ?
– Il parle des Nozrim ha-Brit, les gardiens de l’Alliance. On appelait ainsi les Esséniens, ne t’en souviens-tu pas ?
– Si bien sûr ! »

Tu me demandes dans ta lettre de tout nous dire de moi, et de t’expliquer comment j’en suis venu à me considérer comme le Maître de Justice.

Jack interrompit sa lecture.

Alors mes grands amis en Ésotérisme, doit-on considérer ce document comme roman ? Comme suspense ? L’auteur a nécessairement vécu certaines expériences, certaines initiations, pour être capable d’écrire un tel texte. Certains noms sont peut-être des emprunts, Les mises en situation sont peut-être « ésotériques », mais si on se penche comme certains se sont penchés sur la Lettre du Vatican, nous nous devons à nous-mêmes de ne jamais se fermer, de refermer notre ESPRIT, sur les choses (quelques insolites quelles puissent paraître).

« Bon sang, Iosif ! Je comprends ton excitation. C’est une lettre de Moreh ha-Zedek; le chef des Esséniens en personne. Une lettre au grand-prêtre de Jérusalem. »

Iosif ne répondit rien. Jack le trouva pâle. Pourquoi était-il aussi bouleversé par cette lettre ? Elle constituait une découverte fondamentale : à elle seule, elle valait sans doute tout le reste de la collection. Mais Iosif semblait avoir été mordu par un monstre issu des profondeurs.

« Tu connais ma famille. Tu sais que mon oncle Judas a mené la révolte contre les romains lorsque j’étais encore un enfant.
– Judas de Galilés ?
– Je crois.
– À quelle date a-t-il mené une révolte contre les romains ?
– En l’an 6.
– Et le Maître de Justice serait son neveu ?
– On dirait bien. »
– Mon père, le rabbin Joseph, fils de Jacob, était le cousin de ton épouse. Ma mère, Myriam, était également ta parente par alliance.

Jack leva les yeux…

« C’est bizarre, n’est-ce pas ?

Le visage de Iosif lui glaça les sangs. Une terreur subite l’envahit.

« Non, Iosif. Tu ne pas croire ?
– Lis, Jack. Lis. Tu Verras. »
– Tu as toi-même célébré ma naissance et offert des présents pour participer à la félicité de mon père, dont j’étais le premier enfant. Tu lui as toi-même ordonné de m’appeler Yaschu, comme ton frère.

Jack faillit lâcher le précieux manuscrit, dont le poids, soudain lui semblait intolérable.

« Yashu, murmura-t-il. Jésus.
– C’est l’histoire de sa vie, Jack, écrite de sa main. Je l’ai lu, et je t’affirme qu’il n’y a aucun doute possible. Tu tiens dans ta main, mon cher ami, le premier Évangile. L’Évangile authentique. L’unique récit véridique de la vie de Jésus-Christ. Son autobiographie, comme on dirait aujourd’hui. »

[Jean-Samuel G. – le 15-10-99]

Moïse l’Égyptien.

Moïse l’Égyptien.

La Génétique de l’Égypte Antique dans le Monothéisme du Monde Occidental par Jan Assmann.

Incorporé dans la fondation même du monothéisme, et ainsi dans la culture occidentale, Moïse est une figure non pas de l’histoire, mais de la mémoire. Comme tel, il est le sujet de quintessence pour les innovations historiques que Jan Assman définit et utilise comme pratique dans cette oeuvre. Il s’agit d’une étude des moyens par lesquels les événements factuels et fictifs aussi bien que les caractères sont emmagasinés dans les croyances religieuses et transformés dans leur justification philosophique, des ré-interprétations littéraires, des restitutions philosophiques (ou simplement des falsifications), et démystifications psycho-analytique.

« Une étude brillante… De réputation mondiale en qualité de spécialiste de textes Égyptiens, croyances, et de rituels, Assmann est l’expression combinée d’une grande virtuosité technique de son choix professionnel avec un large – très large – intérêt théorique et comparatif… D’un argument élégant, une documentation impressionnante, et écrit dans une langue éloquente.

Moïse l’Égyptien présente un défi pour de nouvelles recherches sur l’histoire primitive du monothéisme, de même qu’une nouvelle lecture de la place de l’Égypte dans la culture moderne de l’Occident – et replace dans un double contexte beaucoup plus large la théorie d’une mémoire culturelle. »

· Anthony Grafton, New Republic

Jan Assmann fait une autre visite des sujets déjà couvert par Freud (dans Moïse et le Monothéisme), mais avec des différences importantes. Assmann n’est pas un amateur. Il est un Égyptologue Allemand éminent, et personne ne peut écrire avec plus d’autorité au sujet des relations entre l’Égypte Ancienne et l’Ancien Israël. D’égale importance, Assmann aspire à quelque chose à la fois de plus crédible et de plus valable que Freud. Freud a tenté de décrire Moïse tel qu’il était vraiment… Assmann au contraire choisit d’écrire un compte rendu de comment Moïse fut rappelé à la mémoire à différentes époques et à différents lieux… Assmann donne un éblouissant compte rendu de plusieurs siècles de la Tradition de « Moïse-comme-Égyptien ».

Moïse L’Égyptien, avec toute son érudition brillante n’est pas une simple narration historique non-émotive et sans passion. Elle est également une homélie. C’est par ceci qu’elle devient si rare – considérant son caractère de monographie académique – une lecture profondément émotive. Assmann présente ses arguments de façon passionnée qui pour nous aujourd’hui, avons beaucoup à apprendre des Anciens Égyptiens, sur lesquels il a passé sa vie à étudier… Le plus émouvant de tout, étant que Assmann est un homme passé maître de ces études, avec assez de courage pour être moralisateur… Assmann reconstruit avec une tradition oecuménique l’interprétation de l’Exode comme étant une contribution importante pour l’histoire des religions.

Par la même occasion, son réquisitoire est d’une si extrême force morale, que les théologiens modernes adoptent la même largesse de vue. Assmann n’a rien fait de moins, que de suggérer que le Judaïsme, la Chrétienté et l’Islam soient placés sur des fondements nouveaux et qui embrassent et unifient beaucoup plus, et beaucoup mieux. En faisant la démonstration que ces fondations alternatives ont longtemps fait partie de la tradition Judéo-Chrétienne. Assmann démontre qu’une telle réforme d’élargissement est possible. Possible ou non, Assmann a écrit un ouvrage de maîtrise et passionné, un livre d’inspiration tout autant que d’information.

· Noah J. Efron, Boston Book Review

« Moïse l’Égyptien » ouvre une question cruciale pour les adhérents des trois religions qui se proclame de l’origine biblique du Judïsme. Cette question provient des distinctions religieuses des vérités et des faussetés. Il paraît naturel pour un Juif, pour un Chrétien, ou pour un Musulman de considérer sa propre religion comme vraie et les autres religions comme fausses. Cette tendance est particulièrement forte, agressive et active dans la Chrétienté. Par contre selon l’Égyptologue Jan Assmann, les gens qui pratiquaient les religions anciennes que nous jugeons et appelons païens, ne voyaient pas le monde de cette manière, de cette façon. Les peuples de différentes nations pouvaient rendre hommages à des Déesses et des Dieux de groupements différents, mais ils avaient des expressions alternatives, des expressions de réalité fondamentalement similaires.

· Bob Chodos, Catholic News Times

« Dans ce livre remarquable, Assmann saisit l’essence même des religions Occidentales – l’essentiel du monothéisme – comme son sujet, traçant ses effets en regardant la contre-image de l’imagination Occidentale – la mémoire de l’Égypte … Le tout se basant sur sa connaissance intime et profonde de la religion Ancienne d’Égypte, Assmann est capable de construire une nouvelle image des contrats existant entre l’Égypte et le Monothéisme. »

· Ronald Hendel, Biblical Archaeology Review

« Le Compte-Rendu de Assmann est tout aussi bon comme explication de son histoire que quiconque est pu produire, et doit certes être basé sur une fondation beaucoup plus solide que quiconque ait pu faire. C’est tentateur et invitant. Personne ne peut trouver faute ou erreur sur ses connaissances ou son érudition. Il est un des plus talentueux historien de l’Ancien Monde. »

· Saul Freidlander

Jan Assmann, est Professeur d’Égyptologie à l’Université de Heidelberg.

[Jean-Samuel G. – le 09-10-99]