Le 24 décembre 1991, après une nuit passée sur l’épaule de mon mari à pleurer tant je souffrais de la tête, je fus conduite à la clinique dans un état de semi-inconscience. Je me souviens que deux hommes me portèrent dans les escaliers et me déposèrent sur un lit. Mon mari et ma belle-soeur avaient l’air très sérieux et faisaient des efforts pour me sourire, je le voyais bien.
Il y avait beaucoup d’agitation autour de moi et quelqu’un dit : « C’est soit une méningite ou une hémorragie cérébrale. » Une infirmière que je connaissais bien se pencha sur moi pour me rassurer : « Je m’occuperai de toi, Denise, sois tranquille. » Puis je sombrai dans une inconscience entrecoupée de moments de lucidité de plus en plus espacés.
On me mit des perfusions et on me transporta dans une pièce où d’autres personnes me placèrent dans une sorte de machine à laver à tambour. Je sais aujourd’hui que c’était un scanner.
De temps à autre, j’ouvrais les yeux et je voyais le visage de mon mari baigné de larmes. J’entendais sans comprendre ce qui se passait autour de moi.
Puis, Denis, mon mari, me dit qu’il allait demander la prière pour moi aux frères et soeurs de notre église.
Je cessai de l’entendre car je voyais et entendais quelqu’un d’autre.
C’était un homme d’une très grande beauté et dont les yeux, posés sur moi, étaient remplis d’amour. Il se tenait sur une échelle au-dessus de moi qui était sur les barreaux inférieurs. Chose étrange, l’échelle n’était posée sur aucun support. Elle était au-dessus du vide et au-dessous, je voyais comme des nuages sombres qui tourbillonnaient. Je levai les yeux et tendis la main en appelant : « Jésus ! »
Il me prit la main et me dit : « Ne regarde pas en arrière, avance ! Je te tiens. » Nous progressions sur l’échelle.
Cependant, à un moment, je glissai et je m’accrochai à lui. Nous continuâmes à monter et je me sentais très heureuse. Pourtant, en bas, quelqu’un m’appelait, mais je voulais aller avec « Jésus ». Alors, il me dit : « Regarde ! » et je vis un homme très imposant qui écrivait quelque chose dans un livre et qui le refermait en secouant la tête. Je me sentis malheureuse, mais « Jésus » me dit : « Tu ne peux pas aller avec moi. Tu n’as pas fini tes études en bas et si tu restais, tu redoublerais ta classe. Il te faut retourner. »
Je ne comprenais rien de ce qu’il voulait dire, tout ce que je savais c’est que je n’allais pas avec lui. Rendue hardie par sa bonté, je lui demandai si je le reverrais. Il sourit et fit « oui » de la tête sans dire un mot, puis il me lâcha la main. Comme je hurlais de peur, il me dit : « Toutes les fois où tu auras besoin de moi, je serai là, mais il te faut continuer ta route. N’oublie jamais que je t’aime. Je t’attendrai. »……
Quelqu’un me secouait et disait : « Ouvre les yeux, allez, ouvre les yeux ! »
J’obéis et je vis Denis penché sur moi, un sourire sur son visage ravagé par les larmes et le manque de sommeil. « Tu es sauvée, me dit-il, nous avons cru que tu allais mourir. »
Entrant dans la chambre, le médecin me dit : « Vous revenez de loin, madame C., vous êtes une vraie miraculée. »
Plus tard, j’appris que j’avais fait un A.V.C. avec quatre caillots dans le cerveau et que les médecins désespéraient de me sauver.
Je restai deux mois à la clinique et subis toutes sortes de tests.
Le miracle avait bien eu lieu : aucune séquelle.
Aujourd’hui, tous les scanners ayant révélé que les quatre caillots étaient toujours là, mais ne menaçaient aucune région vitale de mon cerveau, j’ai repris ma vie normale avec seulement d’affreux maux de tête de temps à autre, mais j’ai appris à les domestiquer.
Cette expérience m’a emmenée à faire des recherches poussées sur la vie de l’esprit après la mort et à lever un coin du mystérieux voile qui nous cache la si belle et si généreuse vérité.
[Denise C. – le 02-11-03] |