Il est certains que la spiritualité a pris connaissance avec l’Homo Sapiens, voire même avant, peut-être que l’Homo Erectus, qui sait ?…
En tout cas l’homme attachait une immense importance aux manifestations naturelles. Le Jour et la Nuit et leur retour régulier, le Soleil, l’Eau. Ce devait être pour lui une source d’interrogation et de terreur tout à la fois, c’était le déferlement des forces de la nature ; orage, éclairs, tonnerre, éclipse, éruptions volcaniques, tremblements de terre, avalanches qui ont existé depuis toujours, la Terre étant Vivante, elle aussi ; l’homme a tenté de se rendre favorable les êtres, ou l’être surnaturel qu’il supposait être à l’origine de toutes ces manifestations auxquelles il ne comprenait rien.
Pour ce les concilier, il inventa, il créa des Dieux, parce que l’homme a toujours eu prescience d’une Force, d’une Intelligence, d’une Énergie, d’un Maître du Monde à qui il devait la Vie et tout ce qui est nécessaire à cette vie…
Malheureusement, la terre n’a pas toujours eu le même visage que celui que nous lui connaissons ; les continents n’ont pas toujours occupé la même place. Ils n’ont pas toujours eu le même aspect au cours de 4 à 5 milliards d’années d’âge qu’on attribue actuellement à notre bonne vieille Planète!…
Il est donc matériellement impossible de retrouver des traces de culte plus anciennes que 10-20-30.000 ans alors que l’on sait que les premiers hominiens apparaissent de façon certaine au Paléolithique, après la 2ème glaciation de Mendel et la 2ème interglaciation, soit vers 700.000/600.000 ans. Certains avancent le chiffre de un million d’années, ce qui nous amènerait au Pleïstocène/Clactonien avec la première glaciation de Gunz, donc déjà dans l’ère Quaternaire anthropozoïque.
Il ne nous est possible que de remonter au Néolithique, avec l’aspect moderne des côtes, c’est-à-dire au moment du retrait des glaces vers -100.000 ans.
Il a fallu un temps assez long pour arriver à discerner, de façon précise, chez ceux que l’on a, à tort, continué d’appeler les « primitifs », l’existence d’un ensemble de pensée intégré, correspond à une certaine vision du monde…, de la société et également de la nature même de l’Homme ; la réflexion quant aux phénomènes tels que la perception du temps et de l’espace.
De même, le totémisme est une des formes primitives de la Religion, de la tentative de l’Homme d’entrer en communication avec son Dieu tutélaire, et cela a donné une des théories du sacrifice.
La première tendance qui remonte fort loin : dans le domaine où le naturel est opposé au surnaturel, c’est-à-dire lié à la crainte de l’Homme devant l’Inconnu. Le sacrifice humain ou animal est une tentative d’établir le lien entre le Sacré et le non-Sacré ou le profane. Le mécanisme du sacrifice chez les Dogons met en relief la notion de Force Vitale. Cette notion insiste sur l’unité et la continuité de tous les aspects du Cosmos, elle décèle un principe homogène d’action et rejoint, sous des formes nouvelles, certaines théories générales de la religion et de la magie – notion de Mana connote l’idée d’efficacité : il consiste sur le fait.
Un chef devait son autorité, un artisan sa réussite au fait qu’ils étaient détenteurs du Mana. Un temple, un autel, devaient leur sainteté au Mana qui leur était associé et qui rendait dangereuse toute approche qui n’était pas orientée et correcte.
Le Myana Ouest-africain est une notion comparable, en partie, à celle de Mana. Le Myana serait en définitive, une « Force de Vie substantielle » créée par un Dieu unique et qui, répandue dans tout l’Univers, départie à tous les êtres inanimés (règne minéral sans doute). Le maniement de cette « Force Vitale » est la base de toute activité. Chacun en a plus ou moins en lui-même et il est des moyens rituels pour l’augmenter, comme des accidents pour la diminuer : elle revêt dans chaque individu des qualités de pureté ou d’impureté, ce qui la rend compatible ou incompatible avec les autres individus en puissance.
[Sarel. le 24-06-97]
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