Du plus lointain souvenir dont je me souvienne, tout a commencé lorsque j’avais 9 ans. Une nuit, alors que je m’endormais paisiblement, seule, dans ma chambre chez mes parents, je sens quelqu’un entrer discrètement et s’asseoir avec délicatesse au pied de mon lit. Le matelas s’enfonce doucement… Une sensation de douceur… Déjà à demi emportée dans les bras de Morphée, les yeux fermés, je dirige ma main vers l’interrupteur pour allumer la lumière. J’ouvre péniblement les yeux, et demande étonnée : « Qu’est-ce qu’il y a maman ? » Je découvre alors, avec autant de frayeur que d’étonnement, que je suis seule. Pourtant je n’ai pas rêvé ! Je ne dormais pas encore… Que se passe-t-il ? Je sens encore étrangement cette « présence ». Elle me paraît si réelle ! Je ne vois personne. J’étais persuadée qu’il s’agissait de ma mère. Tout dans l’attitude me faisait penser à elle. Je sonde la pièce du regard. Mais vraisemblablement, je dois me rendre à l’évidence : il n’y a et n’y a eu personne avec moi dans la chambre. La tête encore pleine de doutes, j’éteins la lumière et essaie de me rendormir. Mais petit à petit, je commence à percevoir des bruits sourds dans la maison. Tout le monde dort, nous sommes au milieu de la nuit. Il n’y a pas de raison d’entendre tous ces petits bruits d’une activité humaine dans la maison, et encore moins dans la cuisine. Pourtant, pas de doutes, j’entends quelqu’un se préparer à manger. Quelqu’un qui prend la peine de faire le moins de bruit possible en ouvrant les placards, en prenant une assiette, en tirant sa chaise pour s’asseoir à table. Je les connais bien tous ces petits bruits. Ce sont ceux du quotidien. Comme le petit grincement du placard à assiettes quand on arrive à un certain niveau d’ouverture de charnière. Je me persuade qu’il s’agit de mon frère, qui aurait eu une fringale dans la nuit, puis finis par me rendormir.
Le lendemain, quand l’occasion se présente, je demande, de façon anodine à ma mère si elle est venue dans ma chambre. Puis au reste de la famille si quelqu’un s’est levé dans la nuit. Mais les réponses furent négatives.
La nuit suivante, tout a recommencé ! Ainsi que toutes les autres nuits qui ont suivi.
Avec le temps, je m’y suis faite… Plus ou moins… Par la force des choses. Je me suis, en quelque sorte, résignée à vivre cela. Jusqu’à ce que cette « Présence maternante » ne vienne plus seule dans ma chambre. Elle fut, au fil des jours, accompagnée d’une personne, puis d’une autre. Et encore une autre… Jusqu’à ce que je ne sois plus jamais seule. Puis ces « Présences » se firent aussi sentir en dehors de la maison. Comme lorsque j’allais chez mes amis, puis chez les amis de mes parents, puis petit à petit, n’importe où, où j’allais.
Tout a évolué rapidement, très rapidement !
Je me sentais incroyablement seule malgré la situation. N’osant pas en parler, de peur de passer pour folle ou qu’on m’invente un « ami imaginaire »… J’ai gardé ce « Secret » très longtemps !
Certaines d’entre elles me « suivaient » maintenant depuis plusieurs années. Elles étaient là… Tout en restant à distance… Une sensation très bizarre. Seule la « Présence maternante », la toute première que j’avais sentie, me paraissait plus intime et apaisante. Contrairement aux autres qui me terrorisaient.
Puis vint le temps, vers mes 25 ans, où j’ai commencé à vivre des phénomènes étranges, liés aux appareils électriques. Je vivais alors seule dans mon appartement. Il arrivait à certains moments, que les ampoules vacillent. Que la télévision change de chaîne toute seule, monte et descende le volume. Certaines fois, c’était la box internet qui faisait défiler à une vitesse ahurissante, les chiffres sur son écran d’affichage. Ou encore le menu de l’écran de l’ordinateur qui s’ouvrait seul et le curseur qui se déplaçait de haut en bas ou de bas en haut, puis de gauche à droite pour aller sélectionner une autre langue ou encore un contraste différent. Toutes ces manifestations me donnaient de plus en plus la sensation de devenir folle et de vivre des hallucinations. Mais plus je les ignorais, et plus elles devenaient intenses et oppressantes. Jusqu’au jour où ce sont les poignées de portes qui se baissaient seules pour laisser les portes s’entrouvrir. Me pensant devenir totalement folle, j’ai commencé à filmer. Me disant que si je pouvais le prouver, je pourrais aussi commencer à en parler autour de moi, sans me faire juger ou interner. Puis un jour, pour une toute autre raison, une amie est venue vivre avec moi. Rassurée, je pensais que tout ça se calmerait (du moins, les phénomènes physiques). Ce fut vrai au début. Mais très rapidement, elle fut témoin elle aussi de tout ça. Nous avions pris parti d’en rire, pour nous rassurer, je pense. Au point d’essayer de déchiffrer un éventuel « code » de leur part pour communiquer.
Il y en avait effectivement un, que j’ai compris bien plus tard. Chaque jour où avait lieu un phénomène physique, selon son degré d’intensité et son heure de manifestation, j’apprenais trois jours après, le décès ou la maladie d’un de mes proches (ou d’un proche de mes proches). L’heure de la manifestation physique correspondant à l’heure de décès de la personne.
C’est très dur à vivre. Que faire dans ces cas là ? On sait… On sait qu’il va se passer quelque chose. Quelque chose qui va mettre en peine et en deuil nos proches. Mais que faire lorsqu’on ne peut rien y changer ? Prévenir tonton qu’il va mourir ? Pour quoi ? Pour qu’il profite de ses trois derniers jours ? Mais comment va-t-il vivre cette annonce ? Est-ce que je dois le dire à sa femme ? À ses enfants ? Pourquoi est-ce qu’on me prévient de cela ? Est-ce pour cela ? Pour que je le dise ? Est-ce pour que moi je le vive mieux ? Quel est mon rôle dans tout ça ? J’ai bien peur de ne jamais avoir la réponse… Mais cela m’a permis d’aider différemment mes proches à vivre cette perte. Mon réconfort à leur égard fut différent à partir du moment où j’ai su.
Puis j’ai fini par craquer… Un soir, alors que j’essayais de m’endormir, cachée sous ma couette, espérant me cacher de la quarantaine de « présences » que je sentais avec moi dans ma chambre, j’ai crié. Crié haut et fort « Lâchez-moi !!! Laissez-moi !! ».
Ils l’ont fait… Ils m’ont laissée. Il suffisait simplement de demander. J’avais « subi » tout cela depuis tant d’années ! Il suffisait simplement de demander que tout s’arrête. C’était si simple. Je me sentais tellement bien ! Je n’avais plus cette présence masculine que je sentais malsaine, qui me regardait prendre ma douche tous les jours (je l’avais surnommée « mon pervers »). Je pouvais enfin fermer les yeux sous la douche, sans avoir peur de voir son visage me regarder en les rouvrant. Finie aussi cette sensation d’être quarante dans la maison alors que je suis seule avec mes chats (qui cela dit en passant, les voyaient). J’étais ENFIN SEULE ! Tellement seule que la sensation d’euphorie s’est très vite transformée en mal-être. En manque. Il me manquait une partie de moi. Ces présences qui me faisaient si peur, me manquaient ! Comment est-ce possible ? Et ne plus être prévenue du décès de mes proches fut encore plus dur. J’ai commencé à me sentir mal intérieurement. Et à espérer que tout revienne. Mais comment faire ? Peut-on revenir en arrière dans ces cas là ? S’il m’avait suffi de demander pour que tout s’arrête, peut-être suffirait-il de demander pour que tout recommence ? Et bien non… J’ai eu beau demander de toutes mes forces, rien n’y faisait. Plus de « Présences » à mes côtés… Cela faisait maintenant trois ans que je ne les sentais plus.
J’ai alors commencé à chercher des lieux dits « hantés ». Afin de m’y rendre, espérant sentir à nouveau ces « Présences ». En cherchant sur le net, me baladant de lien en lien, je découvre un château. Cité comme le château le plus hanté de France ! Génial ! En plus, les propriétaires accueillent dans le principe de chambres d’hôtes pour les nuitées
Avec mon compagnon de l’époque, nous décidons de réserver deux nuitées pour mon anniversaire. Contactée par téléphone, la propriétaire me prévient que nous ne serons que deux couples, nous compris, dans le château pour la première nuit (les propriétaires n’habitant pas sur place, ne restent pas). Pour moi, c’est l’idéal ! Quatre, seuls dans un grand château, hanté, si je dois sentir quelque chose, c’est sûr, je le sentirai, car les conditions sont idéales.
Le château est très loin de chez nous, mais quelle importance si tout cela me permet de retrouver « mes présences » ? Sur le trajet, je suis impatiente et euphorique. Comme un enfant la veille de Noël. J’ai hâte ! Tellement hâte qu’on arrive !!
Après de longues heures de route qui m’ont parues interminables, nous arrivons enfin devant la grille du portail du Château. Un vieux portail rouillé, comme on peut les voir dans les films d’épouvante. Quelle émotion ! Nous y étions enfin ! Nous avançons lentement, en voiture, dans l’allée du parc du Château. Je suis émue. Très émue. Plus nous avançons dans le parc au milieu des arbres, plus je ressens une immense douceur. Mon cœur bat très vite d’excitation. Je me sens si bien… Le Château apparaît enfin ! Il est tellement beau ! Nous faisons connaissance avec les propriétaires. Des personnes formidables au grand cœur. La propriétaire commence la visite des lieux par les extérieurs, et nous raconte l’histoire de ce lieu, agrémentée d’anecdotes paranormales. C’est passionnant ! Puis vient le moment d’entrer dans le Château… Je laisse passer tout le monde avant moi. Et franchis enfin la porte d’entrée. Au sol, une belle mosaïque où l’on peut lire « SALVE ». Un immense frisson me parcourt tout le corps ! Je me prends une énorme vague d’amour en pleine face ! Quel bonheur !! J’en pleure ! Les larmes coulent seules : J’étais attendue ! Un très grand nombre de défunts occupent ce Château. Certains y sont depuis des décennies, d’autres ne sont là que de passage. Mais tous sont heureux de me voir. Pourquoi ? Je ne le sais pas encore, mais le découvrirai quelques mois plus tard. Je cache tant bien que mal mes larmes de joie et continue, fascinée par les lieux et leur histoire, la visite guidée du Château. Quel bonheur ! Mes ressentis étaient revenus, comme par magie ! Je sentais à nouveau les présences. Mais avec bien plus d’intensité et de précision. J’étais désormais capable de distinguer avec certitude s’il s’agissait d’un homme ou d’une femme, son âge approximatif (pour les enfants aussi), mais surtout, de ressentir ce qu’ils ressentent. Je comprends alors bien vite qu’ils ont des messages à transmettre et que je peux les aider à cela. Je ne sais pas encore comment, mais vais vite le découvrir… Le soir même, un médium nous rejoint au Château. Il nous propose une consultation de voyance individuelle puis, collectivement, d’ouvrir une séance de contact défunt par l’intermédiaire d’une planche de Ouija. Je n’ai encore jamais essayé et suis curieuse de le faire. Le médium nous explique comment procéder. Lui, reste à l’écart et dit ne pas vouloir y toucher (c’est rassurant… ahah !). Nous nous installons donc (les 2 couples) autour d’un guéridon sur lequel est posée la planche, et ouvrons la séance. Très vite, la goutte (palet en bois servant à désigner les lettres sur la planche) commence à vibrer. C’est une jeune femme défunte, très connue au Château, qui ne me lâchait pas depuis mon arrivée, qui souhaite communiquer. Elle essaie d’utiliser nos énergies pour le faire, mais la présence du médium la dérange. Moi qui découvre tout cela, suis fascinée par ce que « les Esprits » peuvent faire. Je m’aperçois alors, que grâce à nos énergies (fluide animal), des Âmes désincarnées peuvent influencer la matière ! Quelle découverte ! Je comprends aussi que ces Âmes, certaines en peine, ont besoin d’aide. Et qu’il n’y a pas de raison d’en avoir peur car elles sont comme nous… La seule chose qui change, c’est qu’elles n’ont plus de corps physique. Je me passionne alors pour cet instrument fabuleux qu’est la Planche de Ouija. Il va pouvoir me permettre de communiquer avec les défunts, les comprendre, et surtout, ne plus « subir » comme avant leur présence. Je vais pouvoir être actrice de tout cela. Je vous épargne tous les détails de ce 1er séjour au Château, qui a été merveilleux. J’y retourne d’ailleurs tous les ans (plusieurs fois quand je le peux) car ce lieu est devenu mon Paradis. À chacune de mes visites, mes capacités se décuplent, me faisant évoluer mentalement et spirituellement. Quel bonheur ! Et quelle chance de pouvoir vivre cela ! Merci aux propriétaires de ce fabuleux Château de nous permettre de vivre tout cela et de le partager avec tous ceux qui le souhaitent.
Quelques mois plus tard, je me retrouve à aller consulter une médium pour une consultation de voyance, sur la demande d’une amie. Elle souhaitait connaître son avenir, mais se sentant vulnérable à l’époque, souhaitait que je la consulte avant pour lui donner mon avis sur son objectivité. A l’époque, totalement réfractaire à la voyance, j’avais accepté pour lui rendre service. Je me trouve donc, aussi par curiosité, en consultation. J’explique à la voyante que je ne crois pas du tout en tout cela… Mais que je suis curieuse d’écouter ce qu’elle a à me dire. Elle me fait alors choisir des cartes et commence à me dire mon passé. Je suis bluffée ! Elle me raconte des choses me concernant qui ne sont pas communes, qu’elle ne peut dire à d’autres personnes. Mais je ne lui montre rien. Je ne valide pas ses dires, ne lui confirme rien et fais très attention à mon attitude pour ne pas l’influencer. Elle continue de citer des exemples de situations que j’aurais vécues, avec beaucoup de précision. Puis me détaille aussi mon présent. Quelle précision ! Plus je retourne les cartes, et plus je suis bluffée par ce qu’il en sort. Toute ma vie est là, sous mes yeux… Elle en vient alors à parler de mes ressentis… Et m’annonce qu' »En tant que Passeuse d’Âmes, c’est normal… » Une quoi ?!? « Tu ne le savais pas ? » me dit-elle. Et bien non… Je ne me savais pas Passeuse d’Âmes… Je ne savais même pas ce que c’était, et encore moins que cela existait… Elle me répond alors : « Mais c’est pour cela que tu les sens, parce que tu peux les aider ! » Je me mets alors à pleurer toutes les larmes de mon corps. Je n’en avais parlé qu’à peut-être 3 ou 4 personnes… Peu de personnes savaient que je sentais les défunts. Elle ne pouvait pas savoir. Quel bonheur incommensurable que d’être ENFIN comprise ! Elle m’explique alors l’être également, me rassure… Je lui raconte alors tout ce que je vis, toutes ces présences que je ressens, partout, tout le temps… Et je pleure… Je pleure de bonheur de pouvoir parler de tout ça, sans peur du jugement et avec quelqu’un qui ne peut que me comprendre puisqu’elle le vit aussi. Elle m’explique alors quel est le rôle du Passeur d’Âmes, comment procéder (sa méthode, que j’ai d’ailleurs avec le temps, adaptée à ma sauce) et bien d’autres conseils. Ce moment est gravé à jamais dans ma mémoire! Il a été pour moi une révélation ! MERCI ! MERCI INFINIMENT pour ce merveilleux moment. Je n’en serais jamais là aujourd’hui sans cette belle rencontre. Tout s’expliquait enfin… Tout avait un lien… Tout devenait enfin limpide pour moi…
Les mois et les années passent. Je cache de moins en moins cette partie de moi. Tous mes proches sont désormais au courant. Je l’assume et m’assume. Mais je fais encore, à ce moment là, tout pour garder une vie « normale ». Avec les années, ces capacités médiumniques se développent. Plus je les accepte, plus elles évoluent et se développent. Ma grossesse (grâce à mon enfant) a été un amplificateur de mes « pouvoirs ». Tout s’est accéléré et démultiplié depuis et continue encore d’évoluer, pour mon plus grand plaisir ! Je n’ai, pour exemple, plus besoin de support, que ce soit pour la voyance, les contacts défunts et messages des Guides. Tout me pousse à accepter et assumer d’avantage qui je suis. C’est pour cela que je suis heureuse aujourd’hui, de le vivre au grand jour et vous faire partager tout cela. J’espère également pouvoir vous faire découvrir « mon Monde », qui est, en réalité « notre Monde ».
À très bientôt ! Affectueusement,
[Céline Inmyworld – le 10-10-20]
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